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Les outils de la passion

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Fasciné par les bateaux de travail, adepte de la "voile pauvre" et à la recherche constante de "l'outil juste", Yvon Le Corre a parcouru le monde entier en naviguant des années durant sur ce qu'il est convenu d'appeler aujourd'hui des "vieux gréements" :

 

... La "Marie-Chose", un petit cotre de Carantec, construit en 1911, pour explorer les cailloux de Roscoff et de Sieck.

 

... "Iris", un vieux smack anglais de 12 m de long , un dragueur d'huîtres de 1902, avec lequel il part à la rencontre de "ses frères de mer", les peuples pauvres de pêcheurs, ausi bien au Portugal qu'au Brésil. "Iris" fera naufrage en Ecosse .

 

... "Eliboubane", une chaloupe sardinière qu'il fait construire à Paimpol sur des plans de 1898, et qui l'emmène de l'Irlande aux côtes d'Afrique. Il finira par l'offrir aux pêcheurs du Cap-Vert.

 

Enfin "Yuna", un petit canot - car il ne s'agit plus de courir l'océan ! - qu'il construit lui-même sur des plans norvégiens, pour une navigation de nomade d'îles en îlots , et qu'il peut hisser sur un chaland : "Divalo".

 

Et "Divalo" ! un simple ponton de chêne et d'Iroko – une plate ostréicole achetée une poignée de francs aux enchères – un "bateau-cabane sur l'eau" qu'il imagine en s'inspirant des scow-sloops du Missisipi, et dont il fait son atelier-résidence d'été en Bretagne.

 

Des bateaux étonnamment frustes et des conditions de vie à bord très précaires. Ni radio, ni hauteur sous barrots, juste un sextant, un poêle et quelques objets essentiels.

 

Mais la mer et les bateaux n'ont cependant jamais été à ses yeux que des moyens pour aller à la rencontre des hommes. Et si on lui doit des croquis de bateaux par centaines, les portraits d'hommes et de femmes remplissent aussi ses carnets de voyage. Eternel nomade, marin avisé (il a été équipier d'Eric Tabarly, et également de Jean-Louis Etienne (à bord d' "Antartica"), Yvon Le Corre est aussi un fantastique dessinateur, illustrateur. Et ses croquis, dessins, aquarelles ont  fait l'objet de plusieurs livres (entre autres aux éditions Gallimard et Le Chasse-Marée).

 

On embarque donc à bord de "Divalo" avec Yvon Le Corre et on le retrouve aussi chez lui, à Tréguier, dans sa maison à pans de bois du XIVème, qu'il a restaurée à son retour en Bretagne, après le naufrage d'"Iris" pris dans une tempête au large de l'Ecosse. Etonnante maison, "habitée" d'objets provenant de ses bateaux précédents (ainsi la barre d'Iris est-elle devenue une rampe d'escalier).

 

On le suit encore dans un cimetière de bateaux, où il cherche à comprendre sa fascination à peindre toute une vie des bateaux de travail, en sachant bien que "seul Van Gogh pourrait peindre la violence des rouges et des verts de ces chalutiers"  ! 

 

Ou encore sur un îlot, où il nous fait découvrir les formes étrangement sexuées des roches, qu'il peint avidement en pensant à Fragonard ...

 

J'ai essayé de faire un film de "climat" et d'émotion, où chaque séquence mêlerait dessins et prises de vues réelles du bateau et des paysages; le tout dans un temps suspendu, ralenti. C'est pour moi un voyage jalonné de "moments poétiques", porté par une parole dont la qualité lui confère à mes yeux une dimension toute particulière, car elle fut captée au passage du nouveau millénaire .

Fiche Technique

Titre Les outils de la passion

Genre Documentaire de Création

Durée 52 mn

Année de Production 2000

Production France Télévisions

Réalisation Alain Gallet

 

Image Jean-Christophe Cheneau Son Patrice Hennetier

Lumière  Jean-Pol Gloasgen Banc-titre Alain Landes

Montage Jane Darraux Mixage Thierry Compain

Intervenant

Yvon Le Corre 

 

Le Livre

Yvon Le Corre  "Les outils de la passion"

Editions Chasse-marée (1998)

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